Questions pour Debby Doktorczyk et Patrice Groleau, Engel & Völkers Montréal

- Comment vous vous êtes lancés en immobilier? Le chemin était-il direct ou y avait-il des détours ?

Je travaillais en finance, Debby en design c’est donc à l’origine quand nous avons commencé à faire des “flips » immobiliers que nous avons eu la piqure. À cette époque, il n’y avait pas de courtiers immobiliers spécialisés, qu’on pourrait qualité, de produits neufs et encore moins de projets sur plan. Comme nous étions plus ou moins satisfaits des courtiers immobiliers avec lesquels on travaillait à l’achat mais surtout à la vente de nos produits rénovés ou neufs et surtout parce que nous étions convaincu qu’on pouvait faire mieux…. Nous avons donc décidé de faire nos licences. Rapidement nous avons connu du succès en effectuant plusieurs ventes record dans nos petits projets neufs mais aussi ceux de petits promoteurs qui nous confiaient leurs projets vu notre réputation grandissante. Puis est venu le jour où un promoteur majeur nous a confié des projets d’envergure. Notre agence spécialisée en vente et mise en marché de projets immobiliers étaient nées.

Le « Blue Brand » la division immobilière d’une compagnie de prestige faisait son entrée dans l’est du Canada et nous avons été les deux premiers courtiers sollicités mais nous avons décliné pour partir notre agence spécialisée en projets. (On allait devenir leur plus gros compétiteur quelques années plus tard).

Nous n’avions pas l’intention de mettre ça très gros mais un jour un compétiteur a copier notre nom, essayé de débaucher nos courtiers, promoteurs, etc. Et c’est là que le compétiteur en nous c’est mis en mode « GAME ON! » Et là on a explosé pour arriver, après bientôt 15 ans, à contrôler 50% des nouveaux projets immobiliers en 2020 répertoriés par Altus Group.

Debby étant d’origine Belge quand on allait dans ma belle famille, on voyait le « géant du luxe » qu’est ENGEL & VÖLKERS en Europe. Je disais toujours à Debby, c’est le plus beau brand immobilier de la planète. On jonglait déjà avec l’idée de partir une agence axée sur la revente de luxe. Donc quand on a vu la progression fulgurante en Amériques de la marque nous avons sauté sur l’occasion en 2015 quand c’était rendu au tour de la province du Québec. 18 groupes essayaient d’obtenir les droits. La recommandation finale est revenu au président Canadien de Engel & Völkers, Richard Brinkley, qui nous a choisi pour deux raisons principale. Parce que nous avions créé un brand excessivement dominant dans le condo neuf en seulement 10 ans et que si on appliquait la même rigueur au brand de luxe Engel & Völkers ça ne pouvait que marcher et la deuxième parce qu’on était sympathiques (lol).

Après 3 ans nous étions déjà l’agence de luxe #1 en volume… 6 ans plus tard nous avons été 2 fois la meilleure agence au Monde (2019 + 2020) à travers 950 boutiques immobilières Engel & Völkers, c’est juste phénoménal ce que notre « famille immobilière » a accomplie en si peu de temps… Arriver à dominer à ce niveau dans deux spécialisations, on est très fier de ça et surtout très reconnaissant de nos employés, nos courtiers, nos promoteur et nos précieux clients.

- Vous êtes partenaires de vie et d’affaires, et vous dirigez une agence immobilière de luxe très performante à Montréal. Comment est-ce de vivre et de travailler ensemble ? Quelle est la clé de la réussite de votre relation ?

Travailler avec son conjoint ou conjointe n’est vraiment pas fait pour tout le monde. On a la chance d’être excessivement complémentaires et d’apporter une contribution équivalente aux entreprises. Je ne crois pas que la magie aurait opérée sans l’un ou l’autre. Le seul problème est qu’on est continuellement entrain de travailler c’est comme un meeting éternel (lol) on parle continuellement d’immobilier mais en même temps c’est notre passion donc on est chanceux d’aimer ce qu’on fait mais c’est tellement plus exigeant que ce que les gens pensent. En 2020 je me levais tous les jours autour de 4:30 / 5:00… 7 jours sur 7… Avec une moyenne de 500 courriels (entrant / sortant) par jour. C’est comme un ultra-marathon mais sans ligne d’arrivée. Ça vient épuisant physiquement et mentalement surtout après 20 ans dans l’industrie.

- En 2020, vous avez tous les deux suivi des cours au MIT pour approfondir vos connaissances en matière d’immobilier commercial et vous avez terminé premiers de vos classes. Dites-nous en un peu plus sur votre décision de retourner à l’école. Avez-vous continué à travailler à temps plein pendant vos études ?

J’ai fréquenté plusieurs universités au fil des années… Université du Québec à Montréal (UQAM), Université de SHERBROOKE, Université McGILL et l’Université HARVARD. Harvard était un rêve, j’ai adoré l’énergie du campus, l’histoire, la notoriété de l’université, la qualité de l’enseignement mais surtout le réseau international de haut niveau auquel on a accès avec des universités aussi prestigieuses. Aujourd’hui, nous commençons à avoir des courtiers commerciaux vraiment forts et nous planifions donc nos divisions commerciales officielles. Nous sommes des experts en projets immobiliers et en revente de luxe mais je voulais avoir ce même niveau d’expertise en commercial. MIT a toujours été une université sur mon « bucket list ». Ma seule déception et que cette fois avec le COVID je ne pouvais avoir une portion de la formation sur le Campus comme à Harvard, tout était 100% virtuel. Donc un matin en prenant notre traditionnel café ensemble, j’ai demandé à Debby: « Est-ce qu’on le fait ensemble? » Ça a été un solide défi d’horaire avec nos 3 enfants et notre charge de travail titanesque. Évidemment il y avait déjà le défi de la langue (nous sommes francophones) comme se sont beaucoup de termes comptables, qui plus est, qui sont souvent différents de la terminologie canadienne, en plus c’est le festival des abréviations et des acronymes. Mais on l’a pris comme un défi et une formation de haut niveau excessivement concentrée avec un professeur principal à la tête du programme qui est une sommité dans le domaine. À notre grande surprise Après 20 EXAMENS et TRAVAUX DE SESSION et des CENTAINES D’HEURES D’ÉTUDE… on a terminé au SOMMET de notre COHORTE MONDIALE de 144 ÉTUDIANTS… DEBBY DOKTORZYK avec une spectaculaire Moyenne: 98,1 %… et PATRICE GROLEAU… Moyenne: 97,5 %… On essaie de montrer à nos enfants l’importance des études sur leurs options d’avenir. Je pense qu’avec ce qu’ils nous ont vu faire à MIT les enfants veulent plus que jamais fréquenter de bonnes universités.

- Recommanderiez-vous à d’autres personnes de retourner à l’école durant une pause forcée comme pendant une pandémie et autres évènements perturbateurs de la vie ? Pourquoi ou pourquoi pas ?

Je sais que c’est très cliché mais on ne finit jamais d’apprendre, une formation, un diplôme de plus ça a toujours une valeur ajoutée et c’est une bonne façon de prendre un virage ou de s’en servir comme tremplin pour la suite de notre parcours professionnel.

- Au-delà des profits et des statistiques, quelle est votre définition personnelle du succès ?

Réussir en affaires est une chose mais le faire en réussissant son couple et sa famille cet un exploit, et c’est sans oublier parents et amis et ne pas s’oublier et se perdre soi-même dans tout ça… L’entrepreneuriat de haut niveau vient inévitablement avec des sacrifices. Trop de gens s’imaginent pouvoir atteindre la réussite sans efforts, sans risque et sans investissements massifs en temps et en argent. Et c’est absolument faux que si on persévère on finira tous assurément par réussir. Il y a toujours une portion de chance et de timing ça fait parti des impondérables de l’entrepreneuriat. Il faut arriver à un certain équilibre qui est juste plus fragile que pour la moyenne des gens et il faut redonner à la communauté. Voilà pourquoi nous sommes, entre autre, ambassadeurs et commanditaires majeurs de plusieurs fondation dont principalement la fondation de l’Hôpital pour enfants Sainte-Justine, et la fondation du CHUM Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM).